Dans le cadre de la démarche d’observatoire locale de la vie associative du Pays de Morlaix pilotée par le Résam, un premier atelier concernant les financements s’est déroulé le 11 juin. Rassemblant très peu de participants, les échanges ont pour autant été très riches.
Les difficultés du monde associatif ne datent pas d’hier. Les associations ont traversé de nombreuses crises depuis de nombreuses années. Les travaux du CESE (Conseil économique, social et environnemental) montre qu’en 20 ans, les subventions ont baissé de 40% dans le budget global des associations.
Depuis 15 ans, Le CESE note également la forte diminution de la subvention au profit de commande publique ("appel à projet") contribuant à la marchandisation du secteur et entrainant les associations dans des logiques concurrentielle (entre elles et avec les acteurs privés lucratif)
L’année 2025 est marquée par des restrictions budgétaires d’ampleur avec l’arrêt de nombreux dispositifs (pass’culture, aide à l’emploi, etc.)
Les difficultés se sont accentuées récemment avec la hausse des prix et des coûts salariaux qui ont impacté le budget des associations ainsi que celui des collectivités.
Les associations notamment employeuses se sont engagées dans un travail d’équilibristes budgétaires avec une maîtrise des dépenses (report de recrutement, annulation de recrutement, licenciements ou plan de sauvegarde de l’emploi, etc.)
Mais les déficits accumulés année après année réduisent la capacité d’adaptation, une "gestionnarisation" qui a un impact sur l’engagement des bénévoles
rendant le dialogue social complexe : tensions bénévoles/salariés, burn out, etc.
En parallèle, les relations partenariales avec les collectivités se dégradent avec de nombreuses offensives contre les associations et la remise en question des libertés associatives (dissolution d’associations par décret, Contrat d’Engagement Républicain)
En local, l’enquête flash sur la santé financière des associations du secteur social montre un vrai risque sur l’emploi, sur un écosystème associatif local (services rendus à la population, lutte contre isolement, accès aux droits, dynamique culturelle...)
Malgré ces constats, il est possible d’envisager un avenir financier soutenable.
L’atelier a permis de dégager quelques pistes de travail pour la suite :
– continuer d’informer les associations et de recenser les difficultés avec des enquêtes pour avoir des données précises sur les financements publics des associations
– connaître la vision des citoyens sur la place des associations dans leur territoire
– identifier les structures d’accompagnement et communiquer sur leur existence et les possibilités accompagnement (DLA, Guid’asso, France Active, Uniformation, les Fédé, ...)
– penser au Groupement d’employeurs pour la mutualisation de postes quand les effectifs sont en baisse et pourquoi pas, partager des emplois avec les collectivités !
– faire un travail de plaidoyer au niveau local en complémentarité avec les démarches nationales (portées par le Mouvement Associatif, le Collectif des associations citoyennes ou encore le Réseau National des maisons des associations) et ouvrir le dialogue avec les élus locaux.
– travailler avec les élus locaux sur une politique de réduction de coût sur les locaux avec des mutualisations, des mises à disposition à tarifs solidaires et des travaux de rénovation énergétiques
– travailler sur une politique d’achat collective permettant de réduire les coûts pour les associations (investissement collectif sur du matériel mutualisé, groupement d’achat, etc.)
Vous êtes intéressés pour continuer les travaux sur le sujet des financements associatifs ? N’hésitez pas à envoyer un mail à : coordination@resam.net
Télécharger la présentation