EXPOSITION ESTIVALE 2022 : « Dans la Gueule du Loup » par les artistes Klervi Bourseul, Élodie Cariou et Laëtitia-May Le Guélaff
Du 1er juillet au 31 août
« La relation entre l’homme et le loup remonte au paléolithique, temps antédiluvien de la chasse à la cueillette, durant cette période, les artistes du néolithique tracent sa silhouette sur les parois des grottes. Chez les Étrusques, le dieu de la Mort a des oreilles de loup. Pendant l’Antiquité gréco-latine, il est même à la base de la fondation de Rome, est vénéré par les citoyens de l’empire. Pour les égyptiens, il est ce canidé porteur d’entités vers la lumière après le grand passage.
On perçoit cet accompagnement dans les lithographies de Klervi Bourseul où le paysage-animal, pris sous d’ascétiques éclats devient, avec cet ambivalent et subtil mélange de peur et de fascination, gueule surgissant de l’invisible, mais aussi gardien du gué, protecteur des âmes perdues.
Pour Élodie Cariou, les dents de fourche sont des crocs de fer, rappelant la dentition acérée du prédateur, mais aussi instrument labourant la glèbe, territoire des imaginaires pélagiques, celui de l’errance infini sur l’erg d’une contrée bouleversant les codes.
Laëtitia-May Le Guélaff recherche quant à elle chez ce loup insurgé des lisières, l’effigie d’une animalité insaisissable, figure surgissant du règne végétal, stature mouvante presque chimérique promise à disparition dans d’évanescents lointains. Ceux, à l’instar de Klervi Bourseul et Élodie Cariou nous irradient de leurs incandescents mouvements de force, mais aussi par leurs sauvages aptitudes à vriller le réel. Tout s’inverse, en ce lieu, la psyché libérée sur le limon illuminé de cette bestialité fluctuante nous aimante à un espace à l’orée d’un fugitif faubourg de l’être.
Dans cette édition d’art, les trois artistes suivent les traces de cette libertaire créature, transcendant la terre gaste pour des régions fécondées par de très singulières et primordiales sensations. Nous nous prédisposons ainsi à puiser dans ces œuvres, la source de l’indomptable : « Nous sommes les loups blancs de ces espaces ultimes. Nous aimons cette distance, ce froid illuminé. Notre vie est secrète. Elle n’est plus à nous. » écrit Kenneth White.
Nous pénétrons, ici, la ligne extrême de l’énigme, où l’horizon intime scintille au plus près des limites, nous abordons ce dehors vibrant au creuset de cette localité aiguisant la vision vers l’abrupt territoire entre deux mondes. »
Bruno Geneste
Association | Sur les pas de Lebeurier - Musée du Loup |
Personne contact | Delphine Toudic |
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Site Web | http://www.museeduloup.fr/ |
