En 2016, le RESAM avec l’Espace Associatif et SémaFor lançaient un grand chantier sur le développement de l’emploi mutualisé dans les associations. Avec l’appui d’un financement LEADER (Liaison Entre Actions de Développement de l’Économie Rurale) de 2017 à 2021, les 3 structures ont pu travailler à renforcer l’accompagnement à la fonction employeur et sensibiliser à l’emploi partagé. Cinq ans après, où en est-on ?
Sur le pays de Morlaix, « Le poids de l’emploi associatif est conséquent, il représente 11.6% des emplois locaux », pour plus de 4680 salarié.es accueilli.es au sein de plus de 440 associations. Malgré l’importance du secteur associatif dans l’emploi privé, les tensions existantes aujourd’hui sur les sources de financement de ce secteur fragilisent les emplois créés et contraignent les associations du territoire dans leur capacité à mobiliser de nouvelles compétences pour déployer leurs actions.
Fin 2015, une étude prospective a permis de recenser les besoins non couverts en compétences et en emplois, mais aussi de comprendre les logiques existantes (et souvent peu lisibles) attachées au partage de l’emploi. Les résultats ont fait apparaître des besoins en temps partiels prégnants sur la quasi-totalité des métiers rencontrés dans le secteur associatif (fonctions supports et fonctions de production confondues), pour lesquels des solutions sont complexes à mettre en œuvre, du fait, notamment, des résistances à s’engager dans la mutualisation de l’emploi.
L’emploi associatif est l’une des conditions de développement des associations. Si l’aspiration à la professionnalisation est exprimée par une grande partie des acteurs associatifs, il n’en demeure pas moins que des freins existent à l’embauche.
Ainsi, les employeurs sont confrontés à de nombreuses difficultés lorsqu’ils souhaitent mobiliser de nouvelles compétences, notamment :
- Une insuffisance de ressources financières.
- Des besoins trop faibles (en temps de travail) pour envisager de créer un poste.
- Des dispositifs de mutualisation méconnus, ou perçus comme complexes et de ce fait peu mobilisés
- Un manque de connaissances et de temps à consacrer au suivi RH et à l’encadrement des équipes salariées.
En réponse à ses difficultés, il a été imaginé trois scénarii afin de trouver des solutions à la mise en œuvre de l’emploi dans les associations :
- la prestation (cf. offre des points d’appui à la vie associative et des réseaux : comptabilité, paie...),
- le prêt de salariés entre associations (convention de mise à disposition),
- l’adhésion à un groupement d’employeurs adapté au statut fiscal de l’association.
Entre 2018 et 2021, 57 associations ont été accompagnées de manière individuelle à l’échelle du Pays de Morlaix. Dans le cadre de ces conseils individualisés, il s’agissait de travailler avec les représentants en charge de la fonction Employeur, sur les besoins en compétences mais aussi sur les représentations liées à la mutualisation des emplois. Ensuite, il faut identifier au cas par cas et en fonction des besoins, la solution la mieux adaptée (à la compétence recherchée, aux volumes horaires, à la durée prévue du poste).
Le temps d’entretien individuel permet au-delà de la première rencontre de préciser la nature du besoin et d’appréhender la capacité de la structure à financer le coût de la compétence recherchée mais aussi (et notamment pour le primo-employeur) à accueillir un nouveau salarié tout en préservant l’investissement bénévole.
Si l’entretien individuel part d’une idée a priori de mise en œuvre de l’emploi, il est à noter que les demandes ne correspondent par toujours à un projet d’embauche. De même, des étapes sont parfois nécessaires avant la phase de mise en œuvre de l’emploi (Dispositif local d’accompagnement, consolidation de la gouvernance, etc.). Ainsi, toutes les associations accompagnées, ne sont pas nécessairement orientées vers la mise en œuvre d’un emploi partagé.
L’articulation entre les missions des points d’appui et ceux du GEAI 29
En amont du recours au GEAI 29, les associations sont accueillies dans un premier temps au sein de l’un des trois PAVA afin d’analyser leurs besoins en compétences / temps de travail, et vérifier si ceux-ci relèvent bien du GE (groupement d’employeurs) ou d’autres modalités de partage de l’emploi (prestation, prêt de salarié.es). Dans un second temps, elles valident avec la responsable RH du groupement les compétences recherchées, le profil de poste et les volumes horaires à mobiliser. Sur cette base un devis est alors transmis à l’association. Si elle l’accepte, le GE propose alors une mise à disposition d’un.e de ses salarié.es et/ou crée un nouveau poste si besoin, puis accompagne la prise de poste et vérifie l’adaptation salarié.e/asso.
Ce dispositif, finalisé courant avril 2018, a donc pu être expérimenté sur toutes les étapes pendant la première année.
Au regard des indicateurs posés en amont du projet, le dispositif répond bien aux besoins en fonctions supports (fonctions transversales telles que la comptabilité, la communication, l’informatique, le secrétariat…), ou sur des fonctions d’expertises et de développement (coordination).
Les associations sont majoritairement mobilisatrices de profils féminins. Comme posé initialement, le dispositif permet de travailler sur les questions de parcours professionnels via la promotion du partage de l’emploi et contribue à réduire les inégalités d’accès à l’emploi et de précarité subies par les femmes dans ce secteur, mais aussi, plus largement, dans l’ensemble du champ associatif.
Retrouvez tous les outils liés à la fonction employeur dans les associations sur notre site : https://www.resam.net/employeurs-le...
Prochaine formation :
La fonction employeur en association – les relations bénévoles / salariés
Mercredi 20 octobre 2021 – Plouvorn
Info et inscriptions